Appel à communication

Le colloque international "Migrations contemporaines, territorialité, information et communication médiatisées" se tiendra jeudi 03 et vendredi 04 novembre 2016 à la MSH de Clermont Ferrand (rue Ledru).

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Thématique et problématique du colloque

Le monde bouge et aspire à la mobilité que ce soit pour des raisons personnelles, professionnelles, touristiques ou politiques. La sédentarité ne serait plus une dominante de nos sociétés contemporaines comme si vivre nécessitait de se rendre disponible pour répondre à une offre d’emploi, choisir un lieu de vie plus agréable ou se déplacer dans le cadre d’une catastrophe climatique. Les migrations deviendraient un fait de société marquant, invitant les gens à la mobilité pour s’adapter au changement du monde (Corneloup 2012). En même temps, les entreprises migrent d’un lieu à l’autre en fonction des intérêts logistiques et économiques ; les territoires souhaitent augmenter leur attractivité en mettant en place des politiques d’accueil. Un double mouvement serait observable que certains traduisent par l’émergence d’une société nomade et mobile (Viard, 2006 ; Maffesoli, 1997 ; Urry, 2005). Cette société mobile nous invite ainsi à poser des questions dans la continuité des travaux de S. Paugam (2014) pour observer dans le cadre des migrations cette dynamique de réception sociale, la place et les types des liens sociaux présents et développés pour favoriser l’intégration des migrants au territoire de vie et la communication médiatique (ou non) autour de la migration. Dans ce contexte de mobilité et de reconfiguration des liens sociaux, les questions des usages des technologies de l’information et de la communication par les migrants et le développement des médias diasporiques deviennent deux problématiques de recherche de plus en plus abordées en sciences humaines et sociales. Certains chercheurs parlent de « migrants connectés » (Diminescu, 2005), de lien social versus lien technique, de connexions numériques et liens sociaux (Proulx et Klein, 2012) du web social (Millerand, Proulx, Rueff, 2010) et l’émergence des nouvelles formes de sociabilité chez les publics nomades et mobiles, de l’utilisation des techniques dites nouvelles pour l’entretien et le maintien des liens sociaux, ou encore le rôle des médias diasporiques (Agbobli, Kane et Hsab, 2013) dans la reconfiguration du champ médiatique électronique et l’émergence d’un « nouveau genre médiatique » (Scopsi, 2009). Partant de ces travaux, nous considérons que le développement des sites web des populations migrantes nous incitent à repenser le rôle des médias diasporiques dans la reconfiguration des pratiques d’information et de communication, la production, la consommation et la réception des médias traditionnels et numériques par les migrants. Enfin et pour finir, ce colloque international prolongera les débats autour de ces questions et tente de contribuer aux débats actuels autour de la migration contemporaine et la société de communication.

 Axes du colloque

Ce colloque international est structuré autour de quatre axes complémentaires ouverts aussi bien à des contributions théoriques qu’à des analyses d’expériences concrètes et/ou de travaux de recherche empiriques réalisés par des chercheurs confirmés (MCF, PR), des docteurs et des doctorants :

 Axe 1 : Migration, communication et médias : migrants connectés et diasporas digitales : le développement des médias et sites web des populations migrantes nous incitent à repenser le rôle des médias diasporiques dans la reconfiguration des pratiques d’information et de communication, la production, la consommation et la réception des médias traditionnels et numériques par les migrants et le grand public (Zouari, Fournier et Abderrezek 2015, Agbobli 2013, Dimenescu 2005). Ainsi, l’utilisation accrue d’internet et des outils numériques d’informations et de communication conduit à s’interroger sur leur rôle exact dans la création, le maintien et la reconfiguration des liens sociaux des migrants et des réfugiés. De manière générale, l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication par les migrants, les exilés et les réfugiés (qu’il s’agisse d’informer leurs familles de leurs déplacements ou de communiquer entre migrants sur la situation locale), a été encore peu explorée, surtout dans un cadre pluridisciplinaire : cela constitue l’originalité principale de ce colloque international :

- La couverture médiatique des thématiques migratoires et des questions des réfugiés dans la presse, la télévision, la radio et à travers internet et le web social.

- l’utilisation des médias et des nouvelles technologies de l’information et de la communication (télévision, radio, presse, internet, téléphonie mobile, Facebook, Twitter, Blog) à des fins de communication et de socialisation des migrants et des réfugiés.

- diasporas digitales et connectées : les dispositifs du web social (Facebook, twitter, blogs etc..) dans un contexte migratoire et d’accroissement des réfugiés et leurs impacts sur les liens sociaux et l’évolution des pratiques de communication des migrants et réfugiés.

Axe 2 : Les migrations contemporaines familiales : approches théoriques et  enjeux communicationnels et médiatiques: Plus souvent attentive à la migration des individus, la recherche en SHS s’est peu penchée sur la migration contemporaine dite en famille. Lorsqu’elle approche cette question, le regard a plutôt eu tendance à se poser sur la question du genre et de la migration en termes d’inégalités, de déséquilibres démographiques ou de cycles migratoires, par exemple (Martin, Bordeau et Daller 2012 ; Talendier, 2007). Le printemps arabe et les événements récents au Moyen Orient et en Europe font ressortir une migration de ménages dont les images relayées par les médias ont fortement touchée les sensibilités occidentales (exemple la migration des familles orientales vers l’Allemagne ou d’autres pays). Cet axe se propose donc d’explorer les tenants et aboutissants théoriques et empiriques spécifiques à la migration familiale qu’elle soit nationale ou internationale. Il a aussi pour objectif de s’interroger sur la communication des groupes familiaux qui migrent à la recherche d’un monde meilleur ainsi que le traitement médiatique réservé à ce genre de flux migratoire

Axe 3 : Migrations d’agrément : habitabilité récréative et politiques d’accueil : des chercheurs se sont penchés sur la migration d’agrément et ont commencé à investir ce champ de recherche (Moss, 2006 ; Martin, Bordeau et Daller 2012 ; Talendier, 2007). Si les migrations professionnelles, économiques ou climatiques sont sans aucun doute, une cause des déplacements des populations, des personnes choisissent intentionnellement de migrer pour améliorer la qualité du lieu d’habitation et leurs modes d’habiter. Dans le cadre de ce colloque, nous souhaitons réunir des chercheurs pour discuter des travaux en cours permettant d’approfondir la connaissance de cette pratique socio-géographique. L’enjeu porte non seulement sur l’étude des logiques d’action individuelles ou familiales et des mobiles d’agrément qui motivent ces migrations, mais aussi sur la manière dont ces individus deviennent des habitants d’un territoire. Le détour par la notion d’habitabilité permet alors de saisir les pratiques développées par les néo-habitants pour habiter un lieu (Corneloup 2012). La notion de réceptivité sociale interroge en parallèle la manière dont les relations se tissent avec les habitants (« les anciens ») et favorisent ou pas le sentiment d’appartenance collective à un lieu. Enfin, à une époque marquée par l’attention portée par les territoires aux politiques d’accueil, il semble intéressant de lier ce phénomène de migration d’agrément avec le réenchantement des politiques publiques autour des aménités territoriales. Comment l’orientation vers l’économie résidentielle et présentielle se traduit dans la manière de penser et d’organiser l’espace public pour mieux accueillir les néo-habitants ? Quelle place les territoires réservent-ils à l’habitabilité récréative des néo-habitants ?

Axe 4 : Migration contemporaine, diversité, interculturalité et espace public pluriel : les formes de migrations soulèvent des enjeux interculturels et communicationnels en lien direct avec l’espace public pluriel. C’est pourquoi ce dernier axe a pour objectif de s’interroger sur les notions d’interculturalité et de diversité (Durampart 2009, Wolton 1998), dans le contexte des  migrations contemporaines, de mondialisation et de développement accéléré des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Il s’agit d’interroger l’impact de la migration sur la diversité culturelle, la reconfiguration de l’espace public pluriel et l’émergence de sociétés pluriculturelles dites de communication. Nous nous proposons d’explorer les mécanismes de maintien et/ou de rétablissement de liens de différentes natures entre individus et groupes sociaux venant d’horizons divers et variés (Dacheux 2010). Un intérêt particulier sera aussi donné aux acteurs socioéconomiques et associatifs qui s’investissent dans la diversité en vue d’une intégration sociale, économique et culturelle des migrants, des réfugiés et des nouveaux arrivants sur un territoire. Enfin, les questions liées à la communication interculturelle, l’altérité (Agbessi, Zouari, Abaidi 2014), le lien social, le vivre ensemble, le dialogue interculturel et la définition des politiques de mise en place de la diversité dans tous les milieux socioculturels (Verbunt 2006) et dans les organisations publiques et privées seront aussi mobilisées dans le cadre de ce colloque.

 Références bibliographiques

AGBESSI E., ZOUARI K., et ABAIDI M., (2014), « Interculturalité dans les constructions et déconstructions sur la couleur noire », Maison d’édition L’or du temps, Tunisie.

AGBOBLI C., KANE O., HSAB G., (2013), Identités diasporiques et communication, PUQ.

CORNELOUP J. (2012), Migrations géographiques et formes culturelles des pratiques récréatives, in : Ph. BOURDEAU, N. MARTIN (sous dir.), Migrations d’agrément dans les pratiques récréatives de nature, PUR, Rennes

DACHEUX E., (dir.,), (2010), Vivre ensemble aujourd’hui : Le lien social dans les démocraties pluriculturelles du 21ème siècle, Paris, L’Harmattan.

DIMINESCU D., (2005), « Le migrant connecté. Pour un manifeste épistémologique », Migrations/Société, vol. 17, n°102, pp.275-292.

DURAMPART M. (dir.), (2009), Sociétés de la Connaissance, fractures et évolutions, collection Les essentiels d’Hermès, CNRS Editions.

SCOPSI C., « Les sites web diasporiques : un nouveau genre médiatique ? », tic&société [En ligne], Vol. 3, n° 1-2 | 2009, mis en ligne le 12 décembre 2009, consulté le 21 décembre 2015. URL : http://ticetsociete.revues.org/640 ; DOI : 10.4000/ticetsociete.640

PROULX S. et KLEIN A. (dir.), (2012), Connexions: Communication numérique et lien social, Presses universitaires, Namur.

MAFFESOLI M. (1997),  Du nomadisme. Vagabondages initiatiques, Paris, Le Livre de Poche.

MARTIN N., BOURDEAU Ph., DALLER J. F. (2012), Migrations d’agrément dans les pratiques récréatives de nature (sous la dir.), Paris, L’harmattan.

MILLERAND F., PROULX S., RUEFF J., (2010), Web social : mutation de la communication, PUQ.

TALENDIER M. (2007), Un nouveau modèle de développement hors métropolisation, le cas du monde rural français, Doctorat en Urbanisme et Aménagement, Université Paris 12, 479 p.

URRY J. (2005), Sociologie des mobilités, Ed. Armand Colin, Paris.

VERBUNT, G., La Modernité interculturelle : la voie de l’autonomie, Paris : L’Harmattan, 2006.

VIARD J (2006,) Eloge de la mobilité : essai sur le capital temps libre et la valeur travail, Ed. de l’Aube, La Tour d’Aigues.

WOLTON D., (1998), Penser la communication, Paris, Flammarion.

ZOUARI, K., FOURNIER M., et Abderrezek K., (2015), « Partir, revenir, être du M’Zab et d’ailleurs. Regard interdisciplinaire autour des modalités de la circulation migratoire », Colloque Déplacements et publics, 14-15-16 octobre 2015, Université de Lorraine, Campus Lettres et Sciences Humaines de Nancy.

 Valorisation scientifique : une version écrite des communications sera demandée et sera visible sur le site web du colloque. Les meilleures communications feront l’objet d’une publication dans un ouvrage collectif .

Dates à retenir : Echéancier

20 juin 2016 (anciennenemnt 29 mai 2016) : date limite de dépôt des résumés. Deux documents : une page pour mentionner les informations suivantes : Acronym + nom et prénom de l’auteur, fonction, institution d’appartenance, adresse électronique, numéro de l’axe. Une autre page de résumé de la conférence : 3 000 à 4000 signes (question de recherche, aspects théoriques, résultats empiriques, intérêt scientifique de la proposition et du sujet abordé). Les propositions seront évaluées en double aveugle. Dépôt des résumés sur le site du colloque : https://migratic2016.sciencesconf.org/

30 juin 2016 (anciennenemnt 12 juin 2016) : réponse du comité scientifique. La proposition de communication ne doit pas faire l’objet d’une publication antérieure dans un autre colloque, revue ou ouvrage.

25 septembre : Date limite d’inscription au colloque (inscription payante : 80 euros pour les enseignants chercheurs, 50 euros pour les doctorants). Adresse d'inscription : https://migratic2016.sciencesconf.org/

30 septembre 2016 : envoi de l’article complet en version numérique (entre 25 000 et 30 000 signes espaces    compris) : Dépôt des article sur le site du colloque : https://migratic2016.sciencesconf.org/

25 octobre 2016 : mise en ligne des actes numériques. La publication des articles numériques dans les actes du colloque dépend de l’inscription et la participation des auteurs au colloque.

Jeudi 03 et vendredi 04 novembre 2016 : tenue du colloque à la MSH de Clermont Ferrand.

15 février 2017 : envoi des articles sélectionnés pour publication dans un ouvrage collectif.

30 juin 2017 : publication d’un ouvrage collectif qui recense les meilleures communications.

 Contacts

Khaled Zouari (organisateur et responsable scientifique):khaled.zouari@univ-bpclermont.fr        Tél. : 04 73 40 62 64.

Florine Garlot (comité d'organisation) : florine.cerapcoop@gmail.com                  

Nathalie Policard (Secrétariat du laboratoire communication et solidarité) :

Nathalie.Policard@univ-bpclermont.fr      Tél. : 04 73 40 64 25

 

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